L'interview engagée de SODEXO - Entretien avec Jean LEVIGNERONT

Publiée le 22/10/2025

L’entreprise française SODEXO, spécialisée dans la restauration collective, est un employeur important : 35 000 salariés en France et 420 000 dans le monde. A bientôt 60 ans, l’entreprise conserve ses valeurs qui font sa réussite : esprit de service, esprit de progrès et esprit d’équipe.
Jean LEVIGNERONT, salarié chez SODEXO depuis 27 ans, est actuellement Responsable Régional Santé Médico-Social en Lorraine. Pour faire écho à ses convictions, il a fait le choix de travailler principalement auprès de personnes en situation de fragilité et de handicap. Fidèle au CREPI depuis plusieurs années, il a été membre du CREPI Alsace Franche Comté et est actuellement engagé avec le CREPI Est.



1. De l’Alsace Franche-Comté au CREPI Est, vous êtes l’un de nos membres les plus fidèles, de ceux qui nous suivent d’une région à l’autre. Comment avez-vous connu le CREPI ? Pourquoi vous engager ?

J’ai travaillé pour Elior en Alsace pendant 4 ans. À cette époque, j’ai rencontré l’ancien Président du CREPI Alsace Franche-Comté, Léon Palermiti, qui était DRH d’une entreprise du groupe Eiffage avec laquelle je travaillais. Il m’a parlé du CREPI et m’a mis en contact avec sa Directrice, Laetitia Rouard.

J’aime la joie qu’il y a au CREPI. Les équipes sont extraordinaires. Comment ne pas les rejoindre ? Deux ans plus tard, j’étais nommé Trésorier de l’association. J’ai vite vu des résultats concrets en matière de réinsertion en suivant le nombre de retours à l’emploi. L’approche du CREPI est pragmatique, efficace, et ça fonctionne !
Plus tard, quand j’ai rejoint Sodexo en Lorraine, je suis arrivé avec le CREPI dans mes bagages.
Il m’a fallu à peine quelques secondes pour convaincre mon patron d’adhérer au CREPI Est.

2. Quelles actions réalisez-vous avec le CREPI Est ? Avez-vous une action coup de cœur ?

J’aime particulièrement le Restaurant Éphémère. C’est une action pendant laquelle des candidats en recherche d’emploi dans le secteur de l’hôtellerie ou de la restauration sont mis en conditions réelles de travail lors d’un déjeuner. Ils cuisinent ou servent des entreprises qui recrutent. Après le déjeuner, des entretiens sont organisés pour que chercheurs d’emploi et recruteurs se rencontrent.

Je trouve l’action très efficace, car elle est concrète, et humaine. En 2021, j’ai repéré une dame lors d’un Restaurant Éphémère et je lui ai dit : “N’allez pas aux entretiens, moi je vous prends. Si c’est bon pour vous, vous commencez lundi.” Je l’ai embauchée en CDI et elle est toujours en poste aujourd’hui. À l’époque, elle avait de gros problèmes personnels, mais j’ai senti chez elle une vraie énergie et une envie de s’en sortir.

Chez Sodexo, si vous avez l’envie, l’énergie, l’engagement, vous pourrez évoluer dans l’entreprise, c’est certain. Nous faisons naturellement confiance aux gens, c’est dans notre ADN.

J’aime aussi le parrainage. Je parraine quelqu’un en ce moment d’ailleurs. L’an dernier, j’ai parrainé un ancien cadre supérieur. Ce cadre dirigeant travaillait dans une société au Vietnam et gérait des milliers de salariés. L’entreprise a fait faillite pendant le COVID. Il est revenu en France et cherchait un poste de direction. Seulement, à plus de 50 ans, il avait eu du mal à trouver un emploi, notamment parce que ses attentes salariales étaient trop élevées.
Au bout de plusieurs rendez-vous, j’ai réussi à lui faire comprendre qu’il ne pourrait pas revenir au même niveau de salaire qu’il avait au Vietnam et que son mode de management devait évoluer. Un jour, il a eu un déclic et s’est finalement dirigé vers un poste dans la vente, car il est excellent vendeur.

Aujourd’hui, il est employé et s’épanouit. Être parrain, c’est un vrai investissement, mais c’est toujours gratifiant.

3. Ces actions mobilisent-elles vos salariés ? Qu’en pensent-ils et qu’en retirent-ils ?

Je mobilise mes équipes autant que possible. Pour le Restaurant Éphémère par exemple, je mobilise des chefs gérants, des chefs de cuisine et des cuisiniers pour accompagner et encadrer les chercheurs d’emploi. Ce n’est jamais une obligation, mais j’essaie toujours de les motiver à participer. Au début, ils sont souvent stressés parce qu’ils ont le souci de bien faire. Et finalement, ils en ressortent toujours fiers et heureux d’avoir participé.

Quand je leur dis plus tard que la moitié des chercheurs d’emploi ont trouvé une solution professionnelle, ils sont heureux d’avoir été utiles.

Je mets aussi à disposition des cuisines centrales et j’organise des visites pendant lesquelles mes collaborateurs présentent l’entreprise et leurs métiers.

4. Votre engagement vous porte à être membre du conseil d’administration. Pourquoi ? Qu’est-ce que cela implique et signifie pour vous ?

Je siège au Conseil d’Administration du CREPI Est depuis 2 ans, c’est une manière pour moi d’apporter ma pierre à l’édifice. Je me sens plus impliqué puisque je participe et que je donne mon avis. Ça me permet aussi de savoir où nous allons et c’est important pour moi. Mon engagement dans la gouvernance est bénévole ; mais j’ai le sentiment de participer à quelque chose de plus grand que moi. Parce que nous sommes au service des gens et nous leur permettons de rebondir.

Aussi, j’apprécie tous les moments de convivialité que nous passons avec les autres entreprises adhérentes. Les échanges sont toujours conviviaux, cordiaux. Entre membres, on se fait confiance d’office.

Être membre de la gouvernance m’a permis de rencontrer une structure d’intérim pour personnes en situation de handicap qui est spécialisée dans la restauration. C’est un alignement des planètes. Dans mes activités, il y a des établissements où je ne prends pas d’intérimaires « traditionnels » ; car je privilégie des personnes en situation de fragilité. Depuis, je ne travaille qu’avec cette agence d’intérim.

5. Vous êtes particulièrement engagé auprès des personnes en situation de handicap. Pourquoi cet engagement et comment se traduit-il ?

En 2008, j’ai découvert le monde du handicap et ça a été une révélation. Aujourd’hui, j’aime collaborer avec des acteurs qui accompagnent des personnes en situation de fragilité. Je travaille avec des associations, des écoles, des ESAT, des foyers de vie… Autant de structures formidables pleines de valeurs et d’humanité. Servir des personnes en situation de handicap me plait, je trouve ça très noble, et je suis sûr que je suis utile.

6. Que diriez-vous à une entreprise pour la convaincre de rejoindre le CREPI ?

Le CREPI, c’est une occasion d’être utile différemment. C’est prendre part à des solutions originales concrètes et des réflexions innovantes qui font avancer les choses.

C’est aussi un moyen de rencontrer des personnes différentes, mais qui partagent les mêmes préoccupations et les mêmes valeurs humaines.

Le CREPI, c’est la convivialité, dans tous les sens du terme. C’est une posture entre membres et avec les salariés du CREPI. Travailler avec les équipes du CREPI, c’est un bonheur, c’est toujours un plaisir, ils aiment ce qu’ils font et ils le partagent.

On est bien ensemble, et on fait le bien. Enfin, si on prend des responsabilités, on peut participer très concrètement à l’avancée des choses, exposer son point de vue… et faire entendre sa voix.



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