L’interview engagée de GDS Groupe - Entretien avec Sandrine JARRIAU
Publiée le 26/11/2025
Basée à Pithiviers dans le Loiret, GDS Groupe (Global Digital Service) est une entreprise spécialisée dans l’informatique (gestion de réseaux informatiques, communication digitale, analyse de risques, mise en conformité RGPD…). Les trois fondateurs de la société, riches de leurs parcours professionnels dans l’armée ou dans l’humanitaire, ont créé GDS Groupe autour d’un esprit fort de solidarité.
Avec Gérald LAMBERT et Dominique BOISSIER rencontrés quand elle était dirigeante dans une société HLM, Sandrine JARRIAU est codirigeante de GDS Groupe. Avant cela, Sandrine a eu un parcours engagé et international : Banque de France aux Antilles (IEDOM), Action contre la Faim (Niger, Afghanistan, Haïti...), ou encore la Croix Rouge Française à Paris.
Séduits par les valeurs et l’action Rebonds, GDS Groupe est membre du CREPI Loiret depuis 2023.

1. Comment avez-vous connu le CREPI ? Pourquoi vous engagez-vous avec le CREPI Loiret ?
En 2023, une connaissance professionnelle a parlé du CREPI à mon associé, Gérald LAMBERT. Cette personne lui a dit alors que nous partagions les valeurs de l’association et que « ça devrait matcher ». Quand Gérald m’en a parlé, il avait identifié une action du CREPI susceptible de me plaire. Il me connait bien, c’était le premier Rebonds Femmes. Nous avons donc découvert, adhéré et pris ancrage au CREPI avec l’action Rebonds.
Ayant travaillé dans l’humanitaire, certains sujets me tiennent particulièrement à cœur. Tout ce qui touche aux femmes et aux enfants, par exemple, me donne envie de m’engager.
L’engagement fait vraiment partie de nos valeurs personnelles et d’entreprise. C’est inscrit dans notre ADN, au quotidien. Nous rendons service naturellement, que ce soit avec le CREPI ou avec d’autres structures, nous ne tenons pas les comptes.
2. Quelles actions réalisez-vous avec le CREPI Loiret ? Avez-vous une action coup de cœur ?
Avec le CREPI, comme avec d’autres structures, nous faisons souvent visiter l’entreprise à des jeunes ou des personnes en reconversion pour qu’ils découvrent le monde du travail ou de l’informatique. Nous pensons qu’il faut rapprocher l’enseignement du monde professionnel. Je vais dans les écoles pour aider des jeunes à faire leur CV, une lettre de motivation ou à adopter une posture professionnelle.
Mais mon coup de cœur, c’est l’action Rebonds Femmes qui a été une véritable révélation. On n’accompagne pas simplement des femmes en reconversion, on les aide littéralement à rebondir dans la vie.
J’avais déjà travaillé avec des associations sur ces sujets quand je dirigeais une société HLM. Je m’attendais à retrouver des femmes dans des situations de précarité et de grande fragilité. Or, les femmes que j’ai rencontrées avaient certes des fragilités, mais plus d’ordre psychologique. Ce qui m’a marquée c’est qu’il y avait des cadres supérieures qui avaient fait un burn-out. Je suis très empathique à ce sujet car j’en ai moi-même déjà fait un et j’ai eu la chance d’être extrêmement bien accompagnée et entourée.
Voir des femmes ayant occupé des postes à hautes responsabilités à Londres ou aux États-Unis me dire qu’elles “ne servaient à rien”, m’a bouleversé. Comment, après avoir réussi professionnellement, après de telles carrières, comment peut-on se dévaloriser à ce point ? C’était évident que j’allais accompagner ces femmes et que j’allais les aider à reprendre confiance. J’ai aimé les voir remonter la pente et s’accrocher, au fur et à mesure des ateliers, des échanges et des sessions de travail. C’était très fort.
Bien évidemment, il y a d’autres profils de femmes en difficultés que j’aurais aidé de la même manière. Mais c’est vrai qu’en tant que cheffe d’entreprise, je me suis identifiée en me disant que ça aurait pu être moi. Ça m’a particulièrement touchée. Je pense que la relation avec le CREPI n’aurait pas été la même si je n’avais pas vécu cette expérience.
3. Ces actions mobilisent-elles vos salariés ? Qu’en pensent-ils et en retirent-ils ?
Pour l’action Rebonds, j’ai mobilisé une de mes collaboratrices pour participer aux rendez-vous dans nos bureaux avec la dame que j’accompagnais. Cette femme avait développé une vraie peur de l’entreprise. Nous l’avons aidée à déconstruire tout ça.
Nous impliquons principalement nos collaborateurs dans les actions du CREPI lors des visites de l’entreprise et de l’accueil de stagiaires.
4. Avez-vous déjà recruté grâce au CREPI ?
Non pas encore. Certains de nos techniciens ont été embauchés après une reconversion professionnelle ; mais ils n’avaient pas été accompagnés par le CREPI.
L’informatique évolue si vite que nous recherchons des profils très pointus. Généralement les profils que nous propose le CREPI ne correspondent pas à nos besoins spécifiques et techniques. En revanche, nous n’hésitons pas à réorienter des candidats vers nos partenaires ou vers des structures plus adaptées.
5. Participez-vous à la vie du club du CREPI Loiret ?
Nous participons régulièrement aux Assemblées Générales, mais nous ne pouvons pas être présents à toutes les rencontres organisées par le CREPI Loiret. Nous privilégions les actions avec les candidats plus que les rencontres entre adhérents.
Nous n’adhérons pas au CREPI pour faire du réseau ou du business. Nous n’attendons rien en retour de notre investissement. Nous le faisons pour prendre du recul, pour faire quelque chose qui n’est pas en lien avec notre travail, pour nous sortir de notre quotidien. En quelque sorte, c’est une bouffée d’air.
6. Un mot pour convaincre des entreprises de rejoindre le CREPI ?
Les actions menées par le CREPI sortent de l’ordinaire. On peut s’engager sur des actions simples, comme sur des actions qui changent du quotidien. Ce sont avant tout de vrais moments, humains qui dépassent les statuts professionnels et la hiérarchie. Bien sûr, nous travaillons sur des sujets d’ordre professionnel, mais nous sommes surtout là pour nous entraider.
On peut très bien être une petite entreprise et s’investir à son niveau. Tout le monde peut participer et apporter quelque chose. C’est vraiment l’occasion de passer des bons moments.
Envie de vous engager pour l’emploi, l’insertion professionnelle dans votre territoire ? Contactez-le CREPI le plus proche de chez vous : https://www.crepi.org/nos-implantations.html